Mon blog. Des câbles aux codes : mes aventures en reconversion
- Il y a quelques années, si on m’avait dit que je passerais mes journées à créer des sites internet, j’aurais sans doute éclaté de rire, un tournevis à la main, penché sur un tableau électrique. Moi, Thierry, technicien de maintenance en automatisme, chargé de maintenir en vie une ligne de production entière, je n’aurais jamais imaginé changer de voie aussi radicalement. Et pourtant, me voici, en plein milieu d’une reconversion qui me surprend autant qu’elle me fait sourire, avec un petit soupçon de nostalgie.
- Aujourd’hui, mes journées commencent à 8h30. Je prends mon café, non pas dans un gobelet en plastique au goût douteux, mais dans ma tasse préférée, confortablement installé à mon bureau. Pourtant, une partie de moi regrette encore ces matinées où, déjà en action à l’aube, je me faufilais entre les machines, prêt à affronter le moindre problème.
- 9h : l’ordinateur s’allume, et la journée commence. Fini le bruit des moteurs et des convoyeurs, place aux bips discrets des notifications d’emails. Là, un petit pincement au cœur : autrefois, les urgences étaient des lignes de production à l’arrêt, des automatismes à redémarrer en un temps record. Aujourd’hui, ce sont des demandes de modifications sur des sites web, envoyées par des clients impatients. Ce n’est pas tout à fait la même adrénaline, il faut bien l’avouer.
- Vers 10h30, je plonge dans un projet de création de site. Les outils sont différents, mais la logique reste la même : identifier le problème, trouver la solution. Sauf qu’au lieu de câbles et de circuits imprimés, je me retrouve face à des lignes de CSS qui refusent obstinément de s’aligner. Là encore, je repense aux moments où, avec un multimètre et un schéma électrique, je traçais la panne jusqu’à la trouver, enfouie au cœur des systèmes automatiques. C’était une autre époque, un autre défi.
- Midi arrive, et avec lui, l’heure de déjeuner. Plus de réfectoire où on discutait autour d’un plateau repas, entre collègues, en échangeant des astuces pour diagnostiquer une panne. Maintenant, c’est dans ma cuisine, seul avec moi-même, que je prépare un sandwich. Et je dois bien l’avouer, parfois, cette camaraderie me manque. Les blagues échangées entre deux réglages, les conseils partagés en courant d’une machine à l’autre… tout ça, c’est loin derrière moi, mais pas complètement oublié.
- L’après-midi, c’est l’heure des appels clients. Et là, un petit sourire en coin me vient. Les demandes sont parfois aussi floues que les ordres de mission que je recevais à l’usine : « Il faut que ça marche, mais on ne sait pas pourquoi ça ne marche pas. » Sauf qu’aujourd’hui, ce n’est plus une machine complexe que je dois redémarrer, mais un client que je dois rassurer. Le langage a changé, mais la nécessité de trouver une solution reste la même.
- 17h sonne, et je réalise qu’il est temps de faire un peu d’administratif. Autrefois, cela aurait été des rapports d’intervention, des plans de maintenance préventive. Aujourd’hui, ce sont des factures à envoyer, des devis à préparer. Pas de risques d’électrocution ici, juste le risque de se perdre dans les chiffres. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais il y a une certaine routine dans la maintenance électrique que je commence à regretter.
- Enfin, la journée touche à sa fin… du moins, c’est ce que je pensais. Car voilà qu’un client m’envoie un message de dernière minute. Je repense alors à ces jours où, après une longue journée, une alarme vous appelait pour un dernier dépannage, quand tout le monde pensait pouvoir enfin rentrer chez soi. Les temps ont changé, mais cette impression d’être toujours de garde, même tard le soir, elle, est restée.
- À 22h, je ferme enfin mon ordinateur. Une fatigue familière m’envahit, différente de celle que je ressentais après avoir passé la journée à courir d’une machine à l’autre, mais tout aussi présente. La satisfaction, elle, est toujours là. Savoir que je me suis réinventé, que je peux encore apprendre et évoluer, même après toutes ces années, me remplit de fierté. Mais parfois, cette nostalgie me rappelle que, même si la technologie change, l’essence du travail, elle, reste la même.
Si vous êtes vous aussi en plein virage professionnel, ou si vous y songez, ne décrochez pas. Dans mon prochain billet, je partagerai avec vous les leçons que j’ai tirées de cette transition, et comment on apprend à vivre avec ce doux mélange de nouveauté et de nostalgie. Parce qu’avancer, c’est bien, mais se souvenir d’où l’on vient, c’est encore mieux. À très vite pour la suite de cette aventure!
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